Cybersécurité vs Ingénierie logicielle : quel domaine est le plus demandé aujourd’hui ?

35 %. C’est la progression fulgurante des créations de postes en cybersécurité sur le territoire français en 2023. À côté, l’ingénierie logicielle, pourtant solide avec +22 %, paraît plus sage. Pourtant, dans les bureaux de recrutement, la pénurie frappe : près de six entreprises européennes sur dix n’arrivent pas à trouver chaussure à leur pied, que ce soit pour défendre leur sécurité numérique ou bâtir leurs solutions logicielles.Certains savoir-faire, comme la gestion du cloud ou la connaissance pointue des protocoles de sécurité, dictent désormais la loi du marché. Face à des salaires qui varient du simple au double selon l’expertise et une technologie qui ne cesse d’évoluer, chaque professionnel de l’informatique est sommé de revoir régulièrement sa trajectoire.

Panorama 2024 : quels métiers informatiques sont les plus recherchés ?

Le recrutement IT en France prend un tout autre visage à mesure que la numérisation accélère le rythme des affaires. L’offre bondit, surtout pour les profils chevronnés. Grandes entreprises, PME et jeunes pousses cherchent à renforcer leurs effectifs autour de trois axes principaux : cybersécurité, data, cloud.

Impossible de ne pas remarquer l’ascension rapide des data scientists. Ce métier, chargé de donner du sens à des masses de données, devient incontournable, notamment dans la finance, la santé ou l’industrie. Juste derrière, les spécialistes de la cybersécurité veillent en permanence : ils traquent les menaces, anticipent, rassurent, à l’heure où les exigences réglementaires se renforcent. Les architectes cloud et les experts en intelligence artificielle complètent le trio de tête, leur technicité rarissime mettant en tension tous les services RH du secteur.

Parmi les postes qui se détachent nettement aujourd’hui, on retrouve les profils suivants :

  • Data scientists et analystes
  • Ingénieurs et consultants cybersécurité
  • Architectes et ingénieurs cloud
  • Développeurs full stack

Cette vitalité est portée par la diversité de l’écosystème numérique et l’apparition de nouveaux usages. Les métiers s’élargissent, de la programmation à la gestion de projet en passant par l’analyse des données à grande échelle. Ce sont d’ailleurs les professionnels capables de relier expertise technique et vision opérationnelle qui sont recrutés en priorité. L’innovation irrigue toute la filière, à chaque étage de nos outils connectés.

Cybersécurité et ingénierie logicielle : deux piliers face aux nouveaux défis du secteur

Les attaques deviennent plus sophistiquées, les cycles de développement se raccourcissent. Difficile d’opposer aujourd’hui cybersécurité et ingénierie logicielle : ces métiers fonctionnent côte à côte et se soutiennent mutuellement. Les spécialistes en cybersécurité restent constamment en alerte : ils protègent, surveillent, interviennent, corrigeant failles et vulnérabilités. Des certifications comme le CISSP offrent accès à ces fonctions, mais l’expérience concrète sur la cryptographie, les tests d’intrusion ou la gestion des accès donne une vraie plus-value.

Les ingénieurs logiciels et développeurs full stack, quant à eux, dessinent les architectures de demain. Ils conçoivent, développent, corrigent, assurent la maintenance, tout en gérant des problématiques techniques pointues. Maîtriser Python, Java, JavaScript, jongler avec des architectures complexes ou anticiper la montée en charge constituent des atouts majeurs.

Il est possible de distinguer les caractéristiques propres à chaque discipline :

  • Cybersécurité : anticipation et gestion des risques, maîtrise des vulnérabilités, adaptation aux nouvelles normes
  • Ingénierie logicielle : méthodes agiles, intégration continue, recherche d’optimisation

Un point commun toutefois : l’exigence technique qui ne faiblit pas. L’intelligence artificielle prend une place croissante, bouleversant la cybersécurité par la détection automatique, l’analyse prédictive et la réaction quasi-immédiate face aux menaces. Du côté du développement, la sécurité s’intègre dès les premières lignes de code : la démarche DevSecOps pousse les équipes projet et sécurité à travailler main dans la main à chaque étape.

Quelles compétences et formations privilégier pour se démarquer sur le marché ?

Deux qualités dominent auprès des recruteurs IT : solide bagage technique et capacité à évoluer dans des contextes mouvants. En cybersécurité, les certifications reconnues (CISSP, Certified Ethical Hacker…) restent la porte d’entrée. Savoir mettre en œuvre la gestion du risque, la cryptographie, l’audit sécurité ou la gestion des incidents attire particulièrement l’attention.

Côté ingénierie logicielle, priorité à ceux qui manipulent aisément plusieurs langages (Python, Java, JavaScript) et qui s’engagent sur des chantiers variés : DevOps, conception architecturale, modélisation objet. Les cursus articulant stages, alternances et réalisations concrètes font souvent la différence, car ils ancrent la pratique dans la réalité de l’entreprise.

Voici les spécialisations qui suscitent l’intérêt des employeurs actuellement :

  • Certifications cloud : obtenir une reconnaissance sur un grand service cloud (AWS, Azure, Google Cloud) ouvre la porte des infrastructures hybrides et du traitement massif de données.
  • Machine learning et analyse de données : des formations avancées dans ces domaines accélèrent l’accès aux fonctions d’analyste et de data scientist.

L’essor du cloud, tout comme la gestion des données colossales, oblige à une veille permanente. Au-delà des compétences dures, la collaboration, la rigueur, la curiosité et l’adaptabilité pèsent de plus en plus : ces qualités comportementales sont désormais regardées de près durant les entretiens.

Salaire, évolution, stabilité : ce que réserve chaque domaine pour votre avenir

L’attractivité des salaires joue à plein, à l’égal de l’envergure technique. En France, les grilles s’alignent au départ entre cybersécurité et ingénierie logicielle : 38 000 € à 45 000 € bruts annuels pour un junior selon les chiffres du secteur. Les suivants évoluent différemment.En cybersécurité, la rareté fait grimper les rémunérations. Cinq ans d’expérience suffisent à franchir la barre des 60 000 € pour les analystes et consultants. Les entreprises n’hésitent pas à proposer des primes et avantages pour garder les profils aguerris.Pour l’ingénierie logicielle, la montée en responsabilités va de pair avec les compétences : pilotage de projet complexe, expertise sur le cloud ou l’intelligence artificielle… Les développeurs full stack peuvent viser entre 55 000 et 65 000 € après quelques années, davantage en prestation indépendante ou dans les structures en forte croissance.Dans les deux sphères, la demande persiste à des niveaux élevés. Le secteur numérique grandit, les jeux de données s’amplifient, et les missions se multiplient sur l’ensemble du territoire. Les informaticiens freelances bénéficient aussi de cette dynamique, négociant des missions à la hauteur de leurs ambitions.

Entre essor continu, perspectives multiples et abondance d’options, les métiers IT restent parmi les rares à conjuguer stabilité, progression et impact. Pour celles et ceux qui imaginent déjà leur trajectoire demain, le champ reste plus ouvert que jamais.