À ce jour et paradoxalement, Haïti est envahi dans les écoles de toutes sortes, parfois même sous la forme d’abris de fortune avec malheureusement un système éducatif lacunaire depuis pas égal. Les meilleures écoles coûtent cher et reviennent parfois à un salaire annuel moyen. La qualité de l’éducation diffère donc selon les classes sociales.
C’ est ce que nous avons appris de la conférence du mardi 30 juillet à l’hôtel de ville de Toronto, organisée par les coordonnateurs du Projet Ontario-Haïti 2012. Gabriel Osson et Jhonel Morvan, du ministère de l’Éducation de l’Ontario (MEO), ont partagé leur expérience haïtienne dans le système d’éducation du pays.
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Dans le cadre de ce projet Ontario-Haïti, une vingtaine d’enseignants bénévoles de plusieurs conseils scolaires de l’Ontario ont entrepris une aventure pour former quelque 160 enseignants haïtiens à Port-au-Prince. Cette initiative, à la suite du tremblement de terre de 2010, est le fait que 80% des écoles ont été détruites et 1700 enseignants ont perdu la vie dans le tremblement de terre.
Plan de l'article
Un long voyage
De nombreux efforts ont été déployés pour donner vie à ce projet. Il s’agit d’un long chemin de travail puisque deux ans sont nécessaires à son achèvement.
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Trouver des fonds n’était pas une petite entreprise, c’est au moyen de pâtisseries vendues, de ventes aux enchères, de spectacles et de bonnes œuvres que l’on pouvait recueillir suffisamment d’argent.
Deux aspects ont été clairement décelables dans cette présentation, le premier logistique et le second pédagogique.
Il convient de noter qu’Haïti est plein d’écoles de toutes sortes. Beaucoup d’entre eux sont des initiatives personnelles, 95 % des écoles sont privées. La prise est que beaucoup d’entre eux sont de mauvaise qualité.
L’ idée générale, pour nos enseignants bénévoles, n’était pas de transformer l’éducation haïtienne en un système d’exploitation nord-américain. « Il y avait un besoin d’un programme d’éducation propre à chaque pays, ce qui ne signifie pas nécessairement un programme copié sur le modèle canadien. »
Installés dans une résidence tenue par de bonnes sœurs, nos missionnaires avaient à leur disposition bus avec chauffeur pour les accompagner dans leurs moindres voyages.
Si certains de leurs proches doutaient de l’aspect sécurité au moment du départ, c’était seulement éphémère. Nos orateurs se sont félicités de l’accueil et de la chaleur du peuple haïtien.
Un système éducatif très inégal
La transition entre le Canada et Haïti n’est évidemment pas la plus évidente, comme le souligne Jhonel Morvan : « Nous avons toujours tendance à vouloir importer un modèle qui fonctionne dans un pays en difficulté pour compenser la misère. Arriver en Haïti peut causer un choc. »
En ce qui concerne la qualité de l’éducation, on sait qu’elle est très aléatoire. Le problème réside principalement dans les fonds reçus qui ne sont pas axés sur l’éducation en tant que priorité. Pourtant, il est évident que la jeunesse haïtienne est l’avenir du pays et son espoir d’amélioration. Il n’existe pas de véritable structure pour l’enseignement de la formation, tout comme l’utilisation du matériel est encore très nouvelle.
Les enseignants locaux sont laissés pour compte : « certains professeurs de sciences n’avaient jamais fait manipulations. » Les élèves et les enseignants sont souvent contraints d’évoluer dans des situations précaires et inconfortables : « les élèves sont disposés en rangées d’oignons, les classes sont très magistrales. Tous préféraient le nouveau mode d’éducation qui suivait la formation. »
Un regard sur l’avenir
Cette expérience, qui demandait de sacrifier du temps aux enseignants haïtiens, a permis un nouveau regard et une approche plus moderne pour les générations futures. « Nous avons investi dans la durabilité, c’était une expérience pilote qui, nous l’espérons, sera renouvelée. »
Une éducation de qualité et accessible est la fin recherchée en soi. « Le fossé s’élargit. Les pauvres s’appauvrissent et les riches deviennent de plus en plus riches. Certaines familles ne mangent pas pour envoyer leurs enfants dans les meilleures écoles. »
Ce pays avec un grand potentiel ne connaît pas de difficultés avec la théorie, le contenu de l’enseignement, mais c’est dans la pratique qu’il y a quelques lacunes. « Les enseignants locaux ne voulaient pas que nous partons, ils voulaient profiter de la formation offerte pour que les étudiants de demain en profitent.
Les bénévoles en charge ont concentré leur formation sur les mathématiques, les sciences, l’enseignement du français dans l’enseignement primaire et secondaire et la petite enfance.
« La petite enfance était vraiment excitante. Les jeunes femmes responsables n’ont pas reçu de formation et, en fin de compte, un engagement réel de leur part. C’était certainement le groupe le plus dynamique », explique Jhonel Morvan.
La meilleure façon serait de poursuivre ces actions au cœur du pays pour assurer l’avenir, c’est pourquoi nos bénévoles espèrent que plusieurs offres de formation se développeront et s’étendront dans tout le pays, dans des départements autres que Port-au-Prince.